Raymond s'en est allé en ce mois d'octobre 2007.

Je garderai le souvenir d'un homme jovial et bon, doté d'une mémoire extraordinaire. C'est grâce à lui que j'ai pu réaliser le dossier sur la Mine. C'est vrai qu'il en connaissait du monde et il était apprécié de tous.
Il habitait avec sa femme dans une petite maison achetée aux Houillères, et qu'il avait restaurée.
J'allais lui rendre visite très souvent...

Je viens de perdre un ami.

A.C.

Raymond CARTON

Mineur de fond à Lavaveix-les-Mines

Lavaveix, le 09/02/99

Raymond Carton est né en 1923 à Saint-Médard au hameau de Courbarioux, pas très loin du puits "Quatre"

Il fréquente l'école de Lavaveix jusqu'à treize ans, puis il est placé en apprentissage de 1937 à 1939, chez monsieur Cognet à Lavaveix.
Après son apprentissage, il est embauché comme ouvrier-coiffeur à Felletin le 2 Septembre 1939, jour de la déclaration de la guerre. Il y restera jusqu'en 1943.
Pendant cette période il regagne une fois par semaine Lavaveix à bicyclette pour retrouver celle qui deviendra sa femme, Mauricette.
En 1943, astreint au Service du Travail Obligatoire ( S.T.O.), il est appelé aux chantiers de jeunesse. Pour rester à Lavaveix, il entre à la mine qui embauche des nouveaux mineurs de fond pour répondre à la demande.
Il y restera pendant 25 ans, jusqu'au 15 février 1969, date de la fermeture définitive de la mine.

"Je suis entré à 20 ans à la mine en 1943, au dernier puits situé à côté de la Gare, le puits "Robert". On accédait aux galeries à 30 mètres de profondeur, par une "descenderie" en pente douce. A la fin Il n'y avait plus qu'une seule équipe.
Nous produisions jusqu'à 10 tonnes par jour, tributaires des difficultés rencontrées. Comme nos prédécesseurs, nous n'étions payés que sur le tonnage extrait, le temps passé à étayer et à évacuer le caillou ne comptait pas. Les wagonnets étaient remontés par des ânes et à la fin par "Pompon" notre cheval que nous aimions bien. Nos outils étaient la pelle et le pic, puis ce fut le marteau-piqueur. Le charbon étaient chargé dans des camions, d'abord à la pelle, puis avec le tapis roulant que nous surnommions "la Sauterelle". Les camions dans une ronde incessante, livraient le charbon à la cimenterie de la Couronne près d'Angoulême."

Licencié à 45 ans, Raymond se reconvertit et trouve un emploi de magasinier aux Presses du Massif Central à Guéret.
Il prend sa retraite le 1er juillet 1984, après 48 ans de labeur, dont 25 passés au fond de la mine.
Raymond coule des jours heureux avec Mauricette dans la maison qu'ils ont achetée et restaurée, dans le coron de Lavaveix.
Je suis allé avec Raymond sur le carreau de la mine, au puits "Quatre" à Courbarioux. Très ému, il me fait visiter cette immense installation très abîmée, mais encore debout. Il en connaît les moindres recoins.
Il n'oublie pas ses copains et leur rend hommage, René Joliton, Roger et Georges ("Mailloche") Brutinaud, Lulu Burguet.... certains sont encore là, d'autres sont partis.

 


1960 - Sortie de la mine. De G à D :
Des touristes, le chef, Jean Gaudouin dit "Bobet", Henri Juge, et Raymond Carton.

Crédit photos : Sortie du puits, "anonyme"

 Réalisation & crédits photographiques : Alain Coldre 09/02/99


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