Au
bout du communal, une mare plate s'étalait, où
des plumes voltigeaient sur l'eau noire. Le charron y venait
« ferrer les roues ». Sur un feu de
branches en rond chauffait le cercle de fer ; quand il
était rouge, l'homme velu le saisissait entre les
mâchoires d'une grosse pince, le brandissait, couronne
de feu, en encerclait la roue de bois d'où fusait la
flamme, et plongeait le tout dans la mare en faisant jaillir
de l'eau boueuse un grand rond de vapeur
éblouissante. Puis, le bouillonnement apaisé,
le noir charron au tablier de cuir tirait de l'eau la jante
serrée dans son cercle, et s'en allait par le
communal en roulant d'une main sa roue neuve. Jules
Marouzeau - Une enfance - Chez
nous, à Chatelus-Malvaleix, cela se passait deux fois
l'an, au bord de l'étang du château. Le
forgeron et le charron s'associaient pour l'embattage des
roues. Beau spectacle que les enfants observaient à
distance. Jean
Féron
A la fin de la journée les roues cerclées
étaient conduites à l'atelier de main de
maître. Il fallait voir ces hommes fourbus courir
comme des gamins avec leurs grands cerceaux.
Belle scène pour un cinéaste.
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Reportage photographique © Jean Barde
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